Après 18 jours passés sur
l’Altiplano, à travers les montagnes, volcans et salars plus
sublimes les uns que les autres, nous voici à Uyuni pour vous conter
les dernières aventures…
Nous sommes partis de La Paz le
mercredi 19 septembre, après 1 mois passé dans la « capitale
constitutionnelle » du pays. Depuis plusieurs jours déjà, les
mineurs manifestent contre la privatisation de leurs mines, du coup,
beaucoup de monde casqués (mineurs et policiers) sont réunis sur la
place principale de La Paz, belle agitation avant d’attaquer la
sortie de ville par 12 km de montée. Arrivée en haut, l’agitation
est toujours présente mais cette fois à cause du trafic routier
très dense. Voitures, camions, combis, se dépassent et se rabattent
n’importe où et n’importe comment. Il nous faut slalomer à
travers cette cohue et fanfare de klaxons. Heureusement que tout ce
vacarme cesse après une bonne vingtaine de kilomètres.
Nous prenons donc la direction de
Patacamaya, puis de Sajama, village à quelques kilomètres de la frontière
Chilienne. Très vite, nous apercevons au loin (très loin !) le
sommet du volcan Sajama, le plus haut sommet de Bolivie, à 6542m
d’altitude. Puis, plus les jours passent ainsi que les kilomètres (5
jours ; 300 km), la masse imposante de ce magnifique volcan se
rapproche.
Les 11 derniers kms pour arriver au
village de Sajama se font sur une piste sableuse… Nous ne
connaissions pas encore ce type de terrain, nous avons été servis !
11 km en 2h30 sur du plat… Bref il a fallu pousser le vélo plus
d’une fois. Arrivés à Sajama, HS, nous décidons de prendre une
journée de « vacance » dès le lendemain.
Et voici comment s’est passée cette
journée de repos…
Une baignoire géante rien que pour
nous 2, avec une eau thermale chauffée naturellement à 35° (voir
plus), et bien sûr, le tout entouré par les plus beaux volcans de
Bolivie et du Chili (le Sajama, les pics jumeaus Payachatas, etc)
Le problème c’est qu’à 4000m d’altitude en maillot de bain, on prend vite des couleurs…Oups.
Bref une journée de détente bien
méritée avant d’attaquer la route vers la frontière Chilienne.
Cette route internationale est appelée ainsi car elle relie les plus
grandes villes Bolivienne (La Paz, Oruro, Potosi, Sucre, etc), au
port d’Arica au Chili. En effet, un trafic ininterrompu de camions
porte-containers fait la liaison entre ce port sur l’océan
Pacifique et les villes de Bolivie.
Pour
info, la Bolivie n’a plus accès à la mer depuis la guerre de 1879
entre le Chili et la Bolivie. A cette époque, le Chili envahit les
cotes Boliviennes. Le commandant Narciso Campero, à la tête de 3000
hommes devait se rendre à Calama pour combattre les Chiliens. Seul
problème, le président du moment (Enchilaron Daza) préféra que
ces troupes restent sagement où elles étaient pour que puissent
avoir lieu le carnaval comme chaque année. La suite : la
Bolivie n'a plus de mer. En compensation, le Pérou (son allié) lui
donna le petit port de Llo, à 500 km de La Paz. (Sources :
Guide Du Routard)
Nous passons donc la frontière
Chilienne le 25 septembre, après un contrôle de douane renforcé
(comme partout au Chili, les règles agroalimentaires étant très
stricte, interdit de pénétrer sur le territoire avec produit
d’origine végétale ou animale). Nous dormirons au pied du lac
Chungara et du volcan Parinacota avant d’attaquer la piste vers le
sud passant au travers les réserves Lauca, Las Vicunas, et du salaar
de Surire.
Ces 5 jours coté Chilien, en autonomie
complète (déjà il n'y a pas de village mais en plus on a oublié
de faire du change à la frontière...donc pas d'argent), auront été
une belle expérience. Coté paysages, comme depuis le début de
notre voyage, ils sont magnifiques. De plus l'activité volcanique
très présente par ici se montre sous forme de bassin remplis d'eau
chaude en plein milieu de nul part et accessible à tous, ou bien par
des fumerolles s'échappant du volcan Guallatiri.
Sans oublier notre premier salar, le salar de Surire, où une ronde incessante de camion (110 par jour),exploite le sel comme fertilisant pour la terre ou encore pour les cosmétiques. Cependant, nous n'aurons pas le plaisir de poser nos roues dessus.
Sans oublier notre premier salar, le salar de Surire, où une ronde incessante de camion (110 par jour),exploite le sel comme fertilisant pour la terre ou encore pour les cosmétiques. Cependant, nous n'aurons pas le plaisir de poser nos roues dessus.
Coté rencontre, très peu de village
sur cette piste, juste les gardes de la CONAF (les gardes parcs) qui
nous ont permis de faire le plein d'eau. Et une bonne surprise,
pendant une pause, un cyclo nous rattrape, il s'agit de Pedro,
l'Espagnol rencontré 3000 km plus au nord dans le canyon del Pato, au
Pérou, et avec qui nous avions roulé quelques jours. Quelle
coïncidence de se revoir et se raconter nos trajets bien différents,
en plein milieu de nulle part. Le monde est petit (en tout cas
l'Amérique du sud!).
Le plus intéressant sera coté
animaux. La réserve de Las vicunas est destinée à la protection de
la Vigogne (traduction de Vicunas), petit lama de la taille d'une
biche. Ainsi, nous ne comptons plus le nombre de ces animaux en
liberté nous ayant coupé le chemin en courant à toutes jambes. De
plus, nous avons eu la chance, d’après les gardes parcs, (sûrement
le fait d'être à vélo et de ne pas faire de bruit) d'apercevoir
des Nandus, oiseaux de la même famille que les autruches (un peu
plus petit que celles-ci). Sans oublier, les viscachas, le lapin des
andes, que cette fois nous pourrons approcher... et les flamands
roses eux aussi en liberté.
Tout ceci nous fera presque oublier
l'état de la piste sur laquelle nous progressons : sable,
pierre ou tôle ondulée qui nous secoue comme une bouteille
d'Orangina. Sans oublier notre ami le vent que nous ne connaissions
pas vraiment jusqu'à présent mais qui souffle avec force tous les
après-midi. Au total, 200 km
en 5 jours coté Chilien, avant de repasser la frontière et rentrer
en Bolivie par les villes de Colchane et Pisiga.
De
là, nous prenons la direction du volcan Coipasa, il se trouve au
milieu du salar de Coipasa et la ville au pied de ce volcan (notre
objectif) se nomme Coipasa ! Ainsi, nous traversons une partie
de ce salar (sur 15 km) où le blanc du sel nous éblouit malgré les
lunettes.
Au milieu, on distingue un travailleur avec sa brouette et sa pelle, on se dirige vers lui, on échange quelques mots. Il fait des tas de sel que charge ensuite des camions venant d'Oruro. Il vend 6 Bolivianos (Soit environ 65 centimes d'euros) la tonne de sel ! Imaginez le travail surtout dans cet environnement hostile...les mains brûlées par le sel et le soleil, il porte une cagoule ne laissant apparaître que sa bouche et ses yeux. Impressionnant !
Au milieu, on distingue un travailleur avec sa brouette et sa pelle, on se dirige vers lui, on échange quelques mots. Il fait des tas de sel que charge ensuite des camions venant d'Oruro. Il vend 6 Bolivianos (Soit environ 65 centimes d'euros) la tonne de sel ! Imaginez le travail surtout dans cet environnement hostile...les mains brûlées par le sel et le soleil, il porte une cagoule ne laissant apparaître que sa bouche et ses yeux. Impressionnant !
Nous
dormirons au pied du volcan, les quelques habitants et les militaires
présent ici ont joué au foot toute la journée (on est dimanche).
Petite anecdote, dans la journée nous sommes passés à coté d'un
autre poste militaire, seul 2 hommes sont la, celui que nous
interrogeons pour connaître notre chemin ne sait même pas où vont les
routes qu'il est censé « surveiller ». De plus, nous
l'avons réveillé pendant sa sieste.
Le
lendemain, nous attaquons la traversée du nord au sud du salar,
c'est magnifique mais très monotone. Au bout de 2h, une voiture avec
4 militaires s'arrête à nos cotés (la seule voiture que nous
verrons de la journée) et nous indique le chemin à suivre. Il nous
disent, vous restez sur les « traces » et ce soir vers
18/20h vous devriez arriver au village (il est 10h30 du matin)...
Connaissant leur précision sur les horaires et km on ne s’inquiète
pas trop... Nous aurions du les prendre au sérieux. Nous sommes
arrivés à 19h15, de nuit, complètement HS car les traces ont
laissées place à des milliers de bosses et de l'eau sur 5 à 10 cm,
qui ont mis notre moral et surtout nos fesses à très rude épreuve !
En compensation, nous aurons eu le droit à notre plus beau coucher de soleil... Le soleil donnant des teintes rouges orangées aux nuages dans le bleu nuit du ciel et bien sur le tout se reflétant sur le salar d'un blanc immaculé rempli d'eau.... Arf on va le garder en tête celui la...
En compensation, nous aurons eu le droit à notre plus beau coucher de soleil... Le soleil donnant des teintes rouges orangées aux nuages dans le bleu nuit du ciel et bien sur le tout se reflétant sur le salar d'un blanc immaculé rempli d'eau.... Arf on va le garder en tête celui la...
Après
une bonne nuit de sommeil, on découvre où nous avons planté notre
tente, nous sommes à quelques km d'un village où nous nous rendons
pour faire quelques provisions. Village fantôme, la plupart des
habitants sont des cultivateurs et sont dans les champs pour ramener
le quinoa au camionneur avec qui nous discutons.
Lui est chargé de le transporter au Chili pour l'exportation. La petite tienda (boutique) est vraiment petite, on achète le minimum vital, ce que nous avons mangé pendant ces 2 semaines de vélo, pâtes riz, œuf et gâteaux salés ou sucrés. Pas d'eau en bouteille, on prend l'eau de source et comme par hasard elle a un arrière goût de sel...très désagréable voir quasi imbuvable mais on a que ça... Cela suffira pour rejoindre une plus grande ville 2 jours plus tard.
Lui est chargé de le transporter au Chili pour l'exportation. La petite tienda (boutique) est vraiment petite, on achète le minimum vital, ce que nous avons mangé pendant ces 2 semaines de vélo, pâtes riz, œuf et gâteaux salés ou sucrés. Pas d'eau en bouteille, on prend l'eau de source et comme par hasard elle a un arrière goût de sel...très désagréable voir quasi imbuvable mais on a que ça... Cela suffira pour rejoindre une plus grande ville 2 jours plus tard.
On
sort donc de ce salar de Coipasa par un col de 3 km qui une fois en
haut nous offre une vue des plus magnifique sur ce que l'on attendait
depuis des mois, LE salar d'Uyuni.
Le plus grand désert de sel au monde avec ses 12500 km² couvre l'équivalent de 2 départements français. Des couches de sel et de glaise se superposent sur des dizaines de mètres d'épaisseur.
Une fois sur le salar, c'est tellement grand que nous ne voyons pas l'ile Incahuasi, au centre, qui est notre destination pour la nuit. La courbure de la terre, nous dira-t'on, nous en empêche. Le salar est dominé au nord par le volcan Tunupa dont le cratère multicolore se laisse admirer de tout les cotés. Nous planterons notre maison sur la place centrale du village de Coqueza, au pied de ce volcan, après avoir pris (enfin) une douche dans un hôtel.
Le plus grand désert de sel au monde avec ses 12500 km² couvre l'équivalent de 2 départements français. Des couches de sel et de glaise se superposent sur des dizaines de mètres d'épaisseur.
Une fois sur le salar, c'est tellement grand que nous ne voyons pas l'ile Incahuasi, au centre, qui est notre destination pour la nuit. La courbure de la terre, nous dira-t'on, nous en empêche. Le salar est dominé au nord par le volcan Tunupa dont le cratère multicolore se laisse admirer de tout les cotés. Nous planterons notre maison sur la place centrale du village de Coqueza, au pied de ce volcan, après avoir pris (enfin) une douche dans un hôtel.
Le
4 octobre, après avoir demandé la direction à suivre, on attaque
les 40 kms de salar qui nous sépare de l'ile IncaHuasi, autrement
appelée l'ile au cactus. Nous y serons rapidement malgré les
bosselettes et une séance photo.
Nous
mangerons au milieu des 4x4, quelques personnes viendront nous
parler. Nous visiterons l'île et nous poserons dans le refuge en
pierre ou un lit est posé au milieu de la pièce, face à une grande
baie vitrée donnant sur le salar. Nous verrons 5 cyclos dont 4 iront
dormir sur le salar et l'autre restera avec nous puisqu'il va aussi à
Uyuni. (Jorn, un allemand d'une cinquantaine d'année, en voyage à
vélo pour 8 semaines de Cusco à Antofagasta sur la cote Chilienne).
Pour
notre dernier jour, on s'attendait à une dure journée puisque 80 km
séparent l'ile de la cote est du salar, sauf que le sel était
tellement lisse qu'on se serait cru sur une autoroute. Les kilomètres filent
et défilent en compagnie de Jorn avec qui nous ferons le trajet
jusqu'à Uyuni. A 13h, les 80 km sont avalés. Il ne nous restera que
20 km l'après midi pour atteindre notre objectif. Sauf que cette
fois, l'autoroute est remplacée par la tôle ondulée et le sable.
Ces 20 km seront éprouvant mais quelle bonne surprise en cherchant
un hôtel que de tomber sur Sam et Hélène en train de discuter avec
un couple de cyclos en tandem ! Le soir, nous nous retrouverons
tous au resto devant une bonne pizza bien méritée.
Au
total, 911 km en 18 jours avec 300 d'asphalte, le reste de piste.
Nous sommes un peu fatigués et prenons donc une semaine pour aller
visiter en bus les villes de Sucre et Potosi, avant de revenir à
Uyuni pour continuer vers le sud.
Nous
étions pressés après ces 2 semaines et demi d'avoir de vos
nouvelles, et quel bonheur de lire tous vos commentaires qui nous
font encore une fois vraiment plaisir... Merci et à bientôt !
Notre séance photo .... sans trucages... :
C'est toujours avec plaisir que nous suivons votre aventure.
RépondreSupprimerA voir, ALEX, tu as perdu quelques kilos mais vos mines sont bien réjouissantes, ce n'est que du bonheur.
Dis donc, où as tu trouvé ce superbe bouchon de radiateur? Ne le perds pas.
Bon courage à tous les 2, car je pense que malgré tout par moment il vous en faut, et aux prochaines nouvelles.
Joël et Agnès
Superbes lignes que je viens de lire avec intérêt en me rappelant mon parcours de galère. Je n'aimerai jamais les pistes, sauf celles de danses (je suis prof de blagues n'oubliez pas).
RépondreSupprimerBonne idée d'aller faire un tour à Potosi et Sucre !
Bonne route à vous, bon repos d'abord pendant que je termine mes 3 dernières semaines de périple.
Hasta pronto amiga y amigo y que vaya bien.
Je vous embrasse
Waouh!je viens de regarder toutes vos photos.
RépondreSupprimerJ'en suis encore toute émue tellement elles sont magnifiques.
Continuez de vivre votre réve tout simplement et laisser nous rèver.
Des gros gros bisous à vous 2
Nelly Didier
d'accord avec Joël et Agnès faut arrêter le régime maintenant car pour maigrir plus faudrait que tu (Alex) perde un os !!!
RépondreSupprimerles photos et les paysages sont magnifiques, comment se remettre d'un tel voyage avec des étendues aussi vastes et grandioses, le retour chez nous vous paraitra fade !
on sera là pour vous aider à prolonger votre voyage par vos récits.
mille bisous
PS: vos lunettes vous vont bien ...
Géniales vos photos !!! gros bisous Aline
RépondreSupprimerBonjour mes baroudeurs préférés ! C'est toujours instructifs de vous lire, et de vous voir en photo au milieu de tous ces beaux paysages, avec votre sourire, est réjouissant ! Quel voyage !!! Marrantes les photos "non truquées"... Toujours pleins de BISOUSSS, à bientôt sur skype, BISOUSSS de Camille, Papounet et Mamounette.
RépondreSupprimeryo yo yo !! les volcans, les vues magnifiques, les animaux, isolée du monde et le fameux et le fameux salar d'uyuni enfin !!!
RépondreSupprimerL'amérique du sud présente tous les paysages et milieu de vie différent!! C'est grandiose !! je suis d'accord avec didier et nellyu vous aurez un grand besoin d'aide pour vous réaclimater à la normandie. Bon courage et continuez.
Je suis ravie de voir ces photos magnifiques du salar d'uyuni mais je voudrais connaître le temps que vous avez dû mettre à prendre vos photos bien marrantes!!
Gros bisous à vous !!
Ps : Ce ne sera plus max le black maintenant !!
Trop bien les paysages, les animaux etc... c'est géniale tout simplement je profite également à travers vos photos et compte rendu !!! petite question : vous n'avez perdu personne en route ??? (épingle...) Gros bisous vous me manquez !! et pauline j'ai repris la piscine... des cours même !!! je te dépasserais peut être à ton retour ^^ gros bisous
RépondreSupprimerCoucou tous les deux!!!! J'espère que vous allez bien! C'est vrai que vous avez bonne mine même si quand j'ai vu Alex dans l'eau en maillot, je me suis dit oulala il a perdu du poids!
RépondreSupprimerVos photos sont excellentes, vous avez du y passer du temps!!!
Ca donne envie de voyager tout ca! Je vous embrasse très fort! Continuez de profiter à fond! Soyez prudents! Des énormes bisous à tous les deux!
ps: si à votre retour, vous vous ennuyez, que vous avez envie d'aventures, je repars à la montagne de décembre à avril donc si l'envie vous en prend, vous êtes les bienvenus!
Je rectifie... vous êtes les bienvenus en vélo!!!
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