Et oui, c’est une page qui se tourne
avec un petit pincement au cœur. Apres 4 mois et demi au Pérou (au
départ nous avions prévu 3 mois !), nous avons franchi la
frontière Bolivienne le 17 août.
Nous avons donc quitté Cusco pour Puno
sur les bords du lac Titicaca.
Connaissez-vous le lac Titicaca ?
De nom, oui j’imagine. Mais savez-vous que c’est le lac navigable
le plus haut du monde ? Effectivement, à cette altitude, vous
seriez sur l’un des plus hauts domaines skiables de France, ici,
nous mettons les pieds dans l’eau sur les nombreuses plages d’eau
douce que propose le lac situé à … 3800 m d’altitude. Il s'étend sur 8562 m², fait 204 km de long et 65 de large. Il
est coupé en 2 par la frontière entre le Pérou et la Bolivie.
D’ailleurs, les Péruviens disent que le côté Titi leur
appartient et que le caca est pour les Boliviens ! Nous allons
vérifier ce que ces derniers disent.
D’autre part, des gens
vivent sur le lac, soit sur les iles naturelles (Taquile, Amantani,
Isla del sol) soit sur des iles artificielles : les Uros.
Ces iles artificielles
existent depuis le 13ème siècle et étaient habitées par le peuple Uros
afin d’échapper aux Incas sur la terre ferme. Aujourd’hui, plus
de 2500 personnes (peuple Aymara) vivent encore sur 70 îles flottantes. Seule la
moitié de ces îles sont ouvertes au tourisme, les autres préférant
vivre « tranquillement » de la pêche, l’élevage de
canards, la culture de roseaux, etc. Ils boivent l’eau du lac et la
vie dépend beaucoup des roseaux (totora). En effet, la partie blanche se
mange et fait partie intégrante de leur alimentation.
On goûte le totora |
La partie verte sert à
construire les îles ainsi que les maisons. Et oui, on parle d’îles
artificielles mais pas faite de matériaux plastiques ou métalliques,
toute la structure est faite de roseaux et de terre empilés de façon
à ce que le tout flotte et que l’on puisse vivre dessus.
Au 13ème siècle, les îles étaient ancrées au large de la Bolivie mais suite à
différentes sécheresses, les hommes les ont déplacés vers le
centre du lac (et aussi pour suivre le poisson). Dans les années
1990, le président Fujimori leur a demandé de faire un dernier
voyage jusqu’à Puno afin de s’ouvrir au tourisme. Pari réussi.
Reparti de Puno, nous
longeons le lac avec nos vélos…. Quelle vue ! Si nous nous
étions dit un jour faire du vélo à côté du lac Titicaca…
Tout se passe bien, c’est
« plat » , il fait beau, pas trop de vent, jusqu’au
premier vrai problème mécanique. A Cusco, j’avais remarqué un
plat sur ma jante, sauf que celui-ci s’est empiré jusqu’à se
fendre littéralement! (à peine 3000 km !).
On enlève les freins, on
décharge au max l’arrière, on charge l’avant et bien sûr
Pauline. Youpi ! Et dans la ville suivante 20 km plus loin on
cherche une nouvelle roue. Sauf que ce type de roue n’existe pas
ici donc on remettra une jante acier de très mauvaise qualité mais
qui espérons tiendra jusqu’à La Paz (capitale Bolivienne), 250 km
plus loin.
Pour info, le mécano
nous change la jante en 1h15 pour 5 soles (à peine 2€). Chez nous,
la même chose nous a coûté l’équivalent de 150 soles (50 €).
Bon la qualité du travail n’est évidemment pas la même puisque
dès les premiers km le lendemain, la roue se voile, mais ça tient…
jusqu’au km 20 où une tête de rayon passe au travers le trou qui
lui est prévu.
Résultat : une roue totalement tordue qui frotte partout sur le cadre… réparation de fortune et rebelote on décharge au max l’arrière. Sauf que cette fois ci, Pauline prend la roue défectueuse avec rien derrière et c’est Alexis qui est chargé. Chacun son tour !
Résultat : une roue totalement tordue qui frotte partout sur le cadre… réparation de fortune et rebelote on décharge au max l’arrière. Sauf que cette fois ci, Pauline prend la roue défectueuse avec rien derrière et c’est Alexis qui est chargé. Chacun son tour !
Ce soir-là, nous nous
arrêterons sur la plage de Chumata, où nous profiterons du sable et
d’une « grotte » pour planter la tente à l’abri du
vent. Nous nous endormirons bercés par le clapotis des vagues pour
notre dernière nuit Péruvienne.
Notre grotte pour la nuit |
Le
lendemain (le 17), après 15 km nous franchirons la frontière
Bolivienne. Le douanier nous donne droit à 60 jours dans son pays.
Ce devrait être suffisant. Les 10 km suivant nous amènent dans la
ville de Copacabana (le même nom que la célèbre plage de Rio au
Brésil mais sans les surfeuses !).
Ici, nous nous faisons
plaisir pour 3 fois rien en mangeant une fondue savoyarde... Un régal !A l'attaque !!! |
Puis nous visitons la
ville et nous assistons au baptême des voitures, devant la
cathédrale dédiée à la vierge de Copacabana. Les croyances sont
telles, que les propriétaires de voiture viennent de loin pour, tout
d'abord décorer leur voitures de froufrou, puis ouvrir le capot et y
mettre une bouteille de champagne ainsi que des pétales de rose,
pour enfin attendre le « padre » qui bénit la voiture.
Impressionnant, surtout la file de voiture qui attend sagement dans
les rue de la ville de se faire baptiser.
Nous faisons aussi une
virée sur «l' Isla del sol », située à 2h de bateau de
Copacabana, sur le lac Titicaca. Nous avons visité toute la partie
nord et les différentes ruines inca existant encore (temple du
soleil, pierre sacrée, table des sacrifices, labyrinthe, …), avant
de se poser au soleil pour pique niquer. En premier plan, le lac bleu
étincelant, en second, la cordillère royale et ses montagnes
enneigées... Image de carte postale. Par moment, les falaises qui
tombent dans l'eau, les plages et la couleur de l'eau rappellent la
côte d'Azur.
Une marche de 2h30 nous
fait traverser l’île du nord au sud afin de trouver un hébergement
pour la nuit. Le lendemain, surprise il ne fait pas beau sur l’île
du soleil, nous auront même le droit à une courte averse de grêle.
Malédiction Normande ? De fait, nous rentrons par le premier
bateau.
Le lundi 20, nous
reprenons la route de La Paz à environ 150 km d'ici. On attaque par
12 km de montée inattendue. En haut, nous rencontrons Jean-Luc,
sympathique cyclotouriste Français, parti le 6 mars de Caracas, au
Venezuela. Il va à La Paz, nous avons le même rythme, nous
continuons donc ensemble. La route au bord du lac est toujours aussi
magnifique, nous traversons ce dernier par un bac, passage obligé
pour ne pas faire un long détour.
Avec Jean-Luc sur le bac. |
Une nuit dans un
village...désolé, pas grand chose pour manger et dormir, on se
contente de peu. Le lendemain dernière ligne droite de 80 km avant
d'arriver dans la plus haute capitale du monde, LA PAZ.
Ici, nous avons une
adresse à trouver. Celle d'une « casa de ciclistas »
tenue par un certain Cristian. En fait cet appartement est mis a
disposition des cyclistes passant par ici, c'est donc le repaire des
cyclotouristes et un lieu où il fait bon vivre. Nous sommes en
compagnie de Jean-Luc (Français), Marc (Belge), Martin (Suisse), Eva
et Yaro (Slovaque), Pierre et David (Français militant pour le don
du sang) et un autre couple franco-belge.
Bref ça fait du monde mais chacun partage ses expériences, les uns venant du nord comme nous, les autres du sud. On prend des infos à droite à gauche pour prendre la plus belle route jusqu'à Ushuaïa. (D'ailleurs au moment où nous écrivons, 2 autres cyclistes Français viennent d'arriver, 2 autres sont attendus mais les Slovaques repartent).
Bref ça fait du monde mais chacun partage ses expériences, les uns venant du nord comme nous, les autres du sud. On prend des infos à droite à gauche pour prendre la plus belle route jusqu'à Ushuaïa. (D'ailleurs au moment où nous écrivons, 2 autres cyclistes Français viennent d'arriver, 2 autres sont attendus mais les Slovaques repartent).
Nous sommes donc
installés dans la casa pour plusieurs jours, le temps de visiter la
ville et ses alentours et de faire réparer les vélos. Le programme
est chargé, on ne devrait pas s'ennuyer !
Eva et Yaro (Slovaques), Jean-Luc (Français), Martin (Suisse), Marc (Belge) |