Que
dire ? Que les 280 km de piste et de route entre Huaraz et Huánuco étaient
génial ? Et bien oui !!! Peut-être qu’on le dit souvent mais les 60
km à travers la cordillère blanche furent magnifiques….
En effet, nous
avions le choix, soit faire un détour de 50 km avec de la bonne route pour
contourner la cordillère blanche, soit passer en plein dedans, avec 60 km de
piste, un col à 4800 m et une bonne quinzaine de km à cette altitude. Décision
rapidement prise de couper à travers car cette route est à ce qu’il parait
(d’après 2 cyclos Québécois rencontrés) très belle.
Le premier
soir, dodo près d’un resto (enfin une maison où l’on fait à manger !!! mur
et sol en terre battue, 3 tables, mais cuisine très bonne). On sympathise avec
une petite de 3 ans, au début très timide mais qui nous lancera des « hey
amigos » très rapidement.
Celle-ci
chassera même 2 chiens errants à la recherche de nourriture, bien plus grand qu’elle, à
l’aide de ses petits coups de pieds !!!
On attaque
donc la route de la cordillère.
Et oui, elle
nous a permis de voir tout d’abord une source d’eau gazeuse naturelle (au gout
de rouille, on a juste trempé les lèvres dedans car il ne faut pas la
boire !!!).
Ensuite,
quelques peintures rupestres datant de 200 ans avant JC environ. On croise
aussi 2 motos touristes Allemand venant de Buenos aires (30000 km en 7 mois, pour
rappel, nous c’est 2000 en 3 mois !!!).
Et bien sur le clou du spectacle,
les Puyas Raymondis. Sorte de cactus géant pouvant atteindre jusqu’à 15m de
haut !!! Ceux-ci ne poussent nulle part ailleurs dans le monde, qu’à cet
endroit de la cordillère blanche et dans une région près de La Paz en Bolivie.
Bref, impressionnante plante qui peut avoir de 6 à 10 000 fleurs quand elle
fleurit. Le problème, c’est qu’elle ne fleurit que tous les …. 40 ans. Donc nous
n’avons pas attendu de voir ce phénomène !!! (N’est-ce pas ma
sœur !!!).
Apres cette journée
riche en découverte, on plante notre tente en pleine montagne (on est à 4000 m),
on discute avec une des rares habitantes de cet espace inhospitalier (qui élève
une trentaine de moutons), et on s’allume un petit feu pour se réchauffer (pas
de bois à cette hauteur, seuls quelques brindilles, de la crotte de vache et
de mouton feront l’affaire.)
Les petites huttes que vous voyez sont les maisons des habitants de la cordillère. Pas d'eau courante, pas d'electricité, vraiment une autre vie !!! |
Le lendemain matin, le col à plus de 4800m nous attend, on y sera en fin de matinée. Là, surprise, il neige.
Puis du yoyo
entre 4600 m et 4800 m sur plusieurs dizaines de km nous en fait baver. Le midi,
on aperçoit un Viscacha (le lapin des Andes dont nous vous avions parlé à
Chachapoyas). Cette fois, il est tout proche et se laisse prendre en photo
comme si il allait paraître dans un magazine people !!!
Belle
rencontre !!!
Le soir,
objectif rempli, nous retrouvons la route de Huánuco. Nous passons une fois de
plus la nuit en hauteur (4700 m), le vent est glacial ! Nous mangerons
rapidement le peu de nourriture qu’il nous reste (mauvais calcul de notre part
et surtout encore une fausse indication de village de la part de notre très
chère carte Mich… on ne cite pas de nom !)
Le 22 juin au
matin, - 4°C au thermomètre, la tente et tout ce qu’il y a autour est gelé.
30km de descente sur la route nous amènent à Huallanca. Puis 20 de plus à
travers des paysages pittoresques pour arriver à La Union. On mangera enfin un
vrai repas ! Et bien sur l’après midi, on remonte jusqu’à Pachas où nous passerons
la nuit dans un petit chemin infesté de moustiques !!!
Le 23, ça
monte toute la journée. On a du mal à trouver un coin pour dormir, c’est
finalement en bord de route près d’un resto et d’un mini terrain de foot que
nous dormirons. Le coin est gardé par 6-7 chiens. Leur spécialité, comme
souvent d’ailleurs, est de courir en aboyant après tout ce qui passe, voitures,
camions, motos, et bien sûr …vélos. Une sorte de caniche croisé avec une chèvre
aura presque eu raison d’un mollet de Pauline (il faut dire que c’est appétissant !). Rien de grave heureusement.
Le 24, il
pleut, Youpi. Une heure de montée nous attend pour arriver à Punto Union, le
sommet dont tout le monde nous parle quand nous disons que nous allons à
Huánuco. Apres, c’est « pura bajada » (descente, descente et descente
sur 50 km jusqu’à Huánuco). Cette descente est quelque peu gâchée par la pluie,
le froid, et …les chiens… Très hargneux par ici. Désolé pour les amoureux des
canidés mais quelques-uns ont goûté les semelles « Salomon » !!!
On arrivera vers midi à Huanuco sans encombre, on a besoin d’une bonne douche,
d’un bon repas et d’un bon lit.
Hasta luego.