Le 4 Mai, nous quittons Celendin
pour rejoindre la ville de Cajamarca.
Environ 100 km nous en séparent. Nous partons de bonne heure. La ville de Celendin est déjà en plein mouvement,
les motos taxis s’affolent, les parents emmènent leurs enfants à l’école, les
gens étalent leur marchandise dans les rues…
Pratiquement que de la cote aujourd’hui, avec une route où
il y a plein de travaux. Heureusement pour nous, les personnes travaillant sur
le chantier ont accepté que nous passions par cette route, nous évitant ainsi
de prendre la déviation passant par « SUCRE
» qui nous aurait rallongé.
Tout au long du chemin, les travailleurs nous posent plein
de questions et sont très sympathiques avec nous. Leur travail est
impressionnant : ils transforment le chemin en route tout en
l’agrandissant en creusant dans la montagne.
Le midi, on s’arrête pour manger avec une vue, encore une
fois, superbe. Puis on s’endort tous les quatre au soleil pour une petite
heure ! (dur dur le vélo …). Résultat : quelques coups de
soleil !
Le soir, nous trouvons un endroit très tranquille entouré de
montagne. On s’y installe et on admire le coucher de soleil. Nous sommes à 3500
m d’altitude, il caille ! A 19h, il fait 7 degrés : nous sortons nos
duvets et nous ne tardons pas à manger pour aller se couler au chaud !
Le lendemain matin (5 mai), on se lève encore trempés…La
rosée et la bruine des montagnes ont eu raison de notre tente. Nous avons une
fois de plus de la chance car le soleil se lève en même temps que nous. La
petite séance « séchage » peut commencer…
Nous montons encore 10km jusqu’à arriver au col à 3750m,
puis nous descendons jusqu’à la
Encanada où nous mangeons. La descente n’est pas reposante car la route est
accidentée et il faut être vigilant pour ne pas tomber !!! Heureusement,
nous sommes devenus des bons descendeurs !!! Nous croisons beaucoup de
paysans coiffés d’un haut chapeau beige. Ils portent des vêtements hauts en
couleurs. Beaucoup d’entre eux sont pieds nus et nous demandent à manger ou de
l’argent…D’autres vendent des herbes (Manzanilla, anis…) sur le bord de la
route.
Nous continuons notre route (asphaltée maintenant après
320km de chemin) jusqu’à Cajamarca où nous trouvons un petit hôtel.
Ce soir-là, Alexis
prend du cochon d’inde, « cuy », au restaurant. La petite bête est
coupée dans le sens de la longueur laissant apparaître ses dents, un oeil et
tout ce qui va avec !… Verdict : Muy bueno ! Exercice d’autant plus
difficile pour Alexis, puisque son animal de compagnie était un cochon d’inde,
lorsqu’il était petit ! …
Le 6 mai, nous assistons à une cérémonie militaire sur la
très jolie Plaza de Armas de Cajamarca. Ils hissent le drapeau Péruvien et chantent l’hymne national du Pérou avec la
main sur le cœur.
La ville de Cajamarca est, parait-il, la ville la plus
espagnole du Pérou. Elle est entourée de collines verdoyantes, et est située à
2700 m d’altitude.
Un peu d’histoire (sources : Guide Du Routard) :
Le site était autrefois occupé par les Cajamarcas, avant que
les Incas ne les « délogent » en 1438. En 1532, Atahualpa fait un arrêt à
Cajamarca pour une cure dans les eaux sulfureuses de la région (los banos deI Incas), afin de soigner
une blessure. Il campe aux abords de la ville avec toute sa cour et son armée
de 30 000 hommes, avant de reprendre la route pour Cuzco, en vue d’assoir
définitivement son pouvoir sur l’Empire Inca. Bien renseigné, Pizzaro
(Conquistador Espagnol) le précède avec ses 183 guerriers, 27 chevaux et ses
canons. Il s’installe dans la ville et attire par la ruse Atahualpa dans un
guet-apens.
Atahualpa, sûr de sa puissance et loin de se méfier des hommes
barbus chevauchant de drôles de montures, accepte une invitation à discuter de
la part de Pizzaro, qui a disposé ses troupes autour de l’actuelle Plaza de
Armas, cachées dans les maisons.
En stratège classique, le fils de l’Inca, lui,
consigne ses troupes tout autour de la ville, afin de prendre ses éventuels
ennemis comme dans une souricière. Puis il accepte de rencontrer les Espagnols
en toute confiance.
Très joueur, Pizzaro tente alors le tout pour le tout. Aidé
d’un canon placé sur une colline, il effraie les autochtones et capture
Atahualpa.
C’est la débandade, les spagnols, avec leurs armes à feux
et leurs chevaux, font fuir toute la suite de l’Inca ainsi que l’armée qui
attendait un ordre du fils du Soleil, massacrant au passage quelques milliers
d’entre eux. Cet évènement modifia en quelques heures le cours de l’histoire de
l’Amérique du Sud.
Otage des Espagnols, Atahualpa propose alors de remplir la
pièce où il est maintenu prisonnier une fois d’or et deux fois d’argent jusqu’à
la hauteur de ses bras levés, en échange de sa liberté. Pizzaro accepte. Tous
les Indiens apportent des merveilles de bijoux de tout le pays. Le tout est
fondu allègrement mais Atahualpa n’est pas libéré pour autant. Il est jugé et
condamné à mort le 28 août 1533. (Il dut se convertir au christianisme pour ne
pas mourir brûlé, auquel cas son âme n’aurait pas pu revivre…Il ne fut donc
qu’étranglé !)
Les Espagnols réduisirent à néant toute trace de
civilisation inca dans la ville. Il ne subsiste aujourd’hui que la chambre du
Rachat (el Cuarto del Rescate), pièce où
fut précisément emprisonné Atahualpa.
Nous avons d’ailleurs pu visiter cette pièce qui se trouve
près de la plaza de Armas.
Du XVIIIe siècle jusqu’à nos jours, Cajamarca se développa surtout grâce à l’industrie minière.
Nous sommes allés à Los
banos del Incas, deux fois. C’est une ville connue pour son complexe d’eaux
thermales naturelles. En effet, une source d’eau réchauffée par l’activité
volcanique et magmatique, jaillit de la terre à environ 71°C !
Le complexe propose différents services : piscines, sauna, hydro massages, etc… Pour notre part, nous avons testé la piscine ainsi que les grandes baignoires pour deux personnes où l’eau est plus chaude que chaude ! (ça nous change des douches froides ).
Et pour notre plus grand bonheur, Cajamarca est connue pour
sa production de fromage ! Nous avons donc fait plusieurs haltes afin de
déguster différents fromages ! Huumm !!!
Mantecoso, fromage au pesto, etc…
On se régale mais toute bonne chose à une fin (ou une
faim…). Nous reprenons la route dès aujourd'hui (le 10) vers Trujillo, où Enith nous
attends. 300 km nous en séparent mais les bonnes nouvelles sont de la route
asphaltée, 20 km de côte (eh oui on aime ça !) puis 280 km de descente et de
plat pour arriver à la côte pacifique (que nous n’avons toujours pas vu).
Nous
allons passer de 2700 m d’altitude au niveau de la mer…Enfin un peu plus de
facilité, nous n’avons pas quitté la Cordillère des Andes depuis le début.
Autrement dit nous n’avons fait que monter et descendre depuis ces 2 mois. Un
peu de repos…
Des news d’ici une bonne semaine quand nous serons Trujillo.
A bientôt !
Très intéressant de connaître un peu mieux l'histoire de ce pays ; les conquistadors n'étaient pas au programme des cours d'histoire à l'école. Comme d'autres guerres peu glorieuses, on évite de raviver les mémoires... Les bains chauds ont l'air aussi sympathiques que les fromages !... Gros bisous à vous 4 Mamounette (celle de Paulinette)
RépondreSupprimerOn en apprend toujours avec vous, c ti kon va retrouver un alex moins blond!! ;), Sinon alex ta pa honte d'avoir manger le fils de fripouille! Les fromages doivent cetainement être moins bon que les fromages normands! aplus
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