lundi 8 octobre 2012

Nous revoilà !

Après 18 jours passés sur l’Altiplano, à travers les montagnes, volcans et salars plus sublimes les uns que les autres, nous voici à Uyuni pour vous conter les dernières aventures…

Nous sommes partis de La Paz le mercredi 19 septembre, après 1 mois passé dans la « capitale constitutionnelle » du pays. Depuis plusieurs jours déjà, les mineurs manifestent contre la privatisation de leurs mines, du coup, beaucoup de monde casqués (mineurs et policiers) sont réunis sur la place principale de La Paz, belle agitation avant d’attaquer la sortie de ville par 12 km de montée. Arrivée en haut, l’agitation est toujours présente mais cette fois à cause du trafic routier très dense. Voitures, camions, combis, se dépassent et se rabattent n’importe où et n’importe comment. Il nous faut slalomer à travers cette cohue et fanfare de klaxons. Heureusement que tout ce vacarme cesse après une bonne vingtaine de kilomètres.

Nous prenons donc la direction de Patacamaya, puis de Sajama, village à quelques kilomètres de la frontière Chilienne. Très vite, nous apercevons au loin (très loin !) le sommet du volcan Sajama, le plus haut sommet de Bolivie, à 6542m d’altitude. Puis, plus les jours passent ainsi que les kilomètres (5 jours ; 300 km), la masse imposante de ce magnifique volcan se rapproche.

Les 11 derniers kms pour arriver au village de Sajama se font sur une piste sableuse… Nous ne connaissions pas encore ce type de terrain, nous avons été servis ! 11 km en 2h30 sur du plat… Bref il a fallu pousser le vélo plus d’une fois. Arrivés à Sajama, HS, nous décidons de prendre une journée de « vacance » dès le lendemain.

Et voici comment s’est passée cette journée de repos…



Une baignoire géante rien que pour nous 2, avec une eau thermale chauffée naturellement à 35° (voir plus), et bien sûr, le tout entouré par les plus beaux volcans de Bolivie et du Chili (le Sajama, les pics jumeaus Payachatas, etc)

Le problème c’est qu’à 4000m d’altitude en maillot de bain, on prend vite des couleurs…Oups.

Bref une journée de détente bien méritée avant d’attaquer la route vers la frontière Chilienne. Cette route internationale est appelée ainsi car elle relie les plus grandes villes Bolivienne (La Paz, Oruro, Potosi, Sucre, etc), au port d’Arica au Chili. En effet, un trafic ininterrompu de camions porte-containers fait la liaison entre ce port sur l’océan Pacifique et les villes de Bolivie.

Pour info, la Bolivie n’a plus accès à la mer depuis la guerre de 1879 entre le Chili et la Bolivie. A cette époque, le Chili envahit les cotes Boliviennes. Le commandant Narciso Campero, à la tête de 3000 hommes devait se rendre à Calama pour combattre les Chiliens. Seul problème, le président du moment (Enchilaron Daza) préféra que ces troupes restent sagement où elles étaient pour que puissent avoir lieu le carnaval comme chaque année. La suite : la Bolivie n'a plus de mer. En compensation, le Pérou (son allié) lui donna le petit port de Llo, à 500 km de La Paz. (Sources : Guide Du Routard)



Nous passons donc la frontière Chilienne le 25 septembre, après un contrôle de douane renforcé (comme partout au Chili, les règles agroalimentaires étant très stricte, interdit de pénétrer sur le territoire avec produit d’origine végétale ou animale). Nous dormirons au pied du lac Chungara et du volcan Parinacota avant d’attaquer la piste vers le sud passant au travers les réserves Lauca, Las Vicunas, et du salaar de Surire.




Ces 5 jours coté Chilien, en autonomie complète (déjà il n'y a pas de village mais en plus on a oublié de faire du change à la frontière...donc pas d'argent), auront été une belle expérience. Coté paysages, comme depuis le début de notre voyage, ils sont magnifiques. De plus l'activité volcanique très présente par ici se montre sous forme de bassin remplis d'eau chaude en plein milieu de nul part et accessible à tous, ou bien par des fumerolles s'échappant du volcan Guallatiri.
Sans oublier notre premier salar, le salar de Surire, où une ronde incessante de camion (110 par jour),exploite le sel comme fertilisant pour la terre ou encore pour les cosmétiques. Cependant, nous n'aurons pas le plaisir de poser nos roues dessus.



Coté rencontre, très peu de village sur cette piste, juste les gardes de la CONAF (les gardes parcs) qui nous ont permis de faire le plein d'eau. Et une bonne surprise, pendant une pause, un cyclo nous rattrape, il s'agit de Pedro, l'Espagnol rencontré 3000 km plus au nord dans le canyon del Pato, au Pérou, et avec qui nous avions roulé quelques jours. Quelle coïncidence de se revoir et se raconter nos trajets bien différents, en plein milieu de nulle part. Le monde est petit (en tout cas l'Amérique du sud!).

Le plus intéressant sera coté animaux. La réserve de Las vicunas est destinée à la protection de la Vigogne (traduction de Vicunas), petit lama de la taille d'une biche. Ainsi, nous ne comptons plus le nombre de ces animaux en liberté nous ayant coupé le chemin en courant à toutes jambes. De plus, nous avons eu la chance, d’après les gardes parcs, (sûrement le fait d'être à vélo et de ne pas faire de bruit) d'apercevoir des Nandus, oiseaux de la même famille que les autruches (un peu plus petit que celles-ci). Sans oublier, les viscachas, le lapin des andes, que cette fois nous pourrons approcher... et les flamands roses eux aussi en liberté.



Tout ceci nous fera presque oublier l'état de la piste sur laquelle nous progressons : sable, pierre ou tôle ondulée qui nous secoue comme une bouteille d'Orangina. Sans oublier notre ami le vent que nous ne connaissions pas vraiment jusqu'à présent mais qui souffle avec force tous les après-midi. Au total, 200 km en 5 jours coté Chilien, avant de repasser la frontière et rentrer en Bolivie par les villes de Colchane et Pisiga.

De là, nous prenons la direction du volcan Coipasa, il se trouve au milieu du salar de Coipasa et la ville au pied de ce volcan (notre objectif) se nomme Coipasa ! Ainsi, nous traversons une partie de ce salar (sur 15 km) où le blanc du sel nous éblouit malgré les lunettes.
Au milieu, on distingue un travailleur avec sa brouette et sa pelle, on se dirige vers lui, on échange quelques mots. Il fait des tas de sel que charge ensuite des camions venant d'Oruro. Il vend 6 Bolivianos (Soit environ 65 centimes d'euros) la tonne de sel ! Imaginez le travail surtout dans cet environnement hostile...les mains brûlées par le sel et le soleil, il porte une cagoule ne laissant apparaître que sa bouche et ses yeux. Impressionnant !

Nous dormirons au pied du volcan, les quelques habitants et les militaires présent ici ont joué au foot toute la journée (on est dimanche). Petite anecdote, dans la journée nous sommes passés à coté d'un autre poste militaire, seul 2 hommes sont la, celui que nous interrogeons pour connaître notre chemin ne sait même pas où vont les routes qu'il est censé « surveiller ». De plus, nous l'avons réveillé pendant sa sieste.

Le lendemain, nous attaquons la traversée du nord au sud du salar, c'est magnifique mais très monotone. Au bout de 2h, une voiture avec 4 militaires s'arrête à nos cotés (la seule voiture que nous verrons de la journée) et nous indique le chemin à suivre. Il nous disent, vous restez sur les « traces » et ce soir vers 18/20h vous devriez arriver au village (il est 10h30 du matin)... Connaissant leur précision sur les horaires et km on ne s’inquiète pas trop... Nous aurions du les prendre au sérieux. Nous sommes arrivés à 19h15, de nuit, complètement HS car les traces ont laissées place à des milliers de bosses et de l'eau sur 5 à 10 cm, qui ont mis notre moral et surtout nos fesses à très rude épreuve !
En compensation, nous aurons eu le droit à notre plus beau coucher de soleil... Le soleil donnant des teintes rouges orangées aux nuages dans le bleu nuit du ciel et bien sur le tout se reflétant sur le salar d'un blanc immaculé rempli d'eau.... Arf on va le garder en tête celui la...



Après une bonne nuit de sommeil, on découvre où nous avons planté notre tente, nous sommes à quelques km d'un village où nous nous rendons pour faire quelques provisions. Village fantôme, la plupart des habitants sont des cultivateurs et sont dans les champs pour ramener le quinoa au camionneur avec qui nous discutons.
Lui est chargé de le transporter au Chili pour l'exportation. La petite tienda (boutique) est vraiment petite, on achète le minimum vital, ce que nous avons mangé pendant ces 2 semaines de vélo, pâtes  riz, œuf et gâteaux salés ou sucrés. Pas d'eau en bouteille, on prend l'eau de source et comme par hasard elle a un arrière goût de sel...très désagréable voir quasi imbuvable mais on a que ça... Cela suffira pour rejoindre une plus grande ville 2 jours plus tard.

On sort donc de ce salar de Coipasa par un col de 3 km qui une fois en haut nous offre une vue des plus magnifique sur ce que l'on attendait depuis des mois, LE salar d'Uyuni.
Le plus grand désert de sel au monde avec ses 12500 km² couvre l'équivalent de 2 départements français. Des couches de sel et de glaise se superposent sur des dizaines de mètres d'épaisseur.
Une fois sur le salar, c'est tellement grand que nous ne voyons pas l'ile Incahuasi, au centre, qui est notre destination pour la nuit. La courbure de la terre, nous dira-t'on, nous en empêche. Le salar est dominé au nord par le volcan Tunupa dont le cratère multicolore se laisse admirer de tout les cotés. Nous planterons notre maison sur la place centrale du village de Coqueza, au pied de ce volcan, après avoir pris (enfin) une douche dans un hôtel.



Le 4 octobre, après avoir demandé la direction à suivre, on attaque les 40 kms de salar qui nous sépare de l'ile IncaHuasi, autrement appelée l'ile au cactus. Nous y serons rapidement malgré les bosselettes et une séance photo.





Nous mangerons au milieu des 4x4, quelques personnes viendront nous parler. Nous visiterons l'île et nous poserons dans le refuge en pierre ou un lit est posé au milieu de la pièce, face à une grande baie vitrée donnant sur le salar. Nous verrons 5 cyclos dont 4 iront dormir sur le salar et l'autre restera avec nous puisqu'il va aussi à Uyuni. (Jorn, un allemand d'une cinquantaine d'année, en voyage à vélo pour 8 semaines de Cusco à Antofagasta sur la cote Chilienne).


Pour notre dernier jour, on s'attendait à une dure journée puisque 80 km séparent l'ile de la cote est du salar, sauf que le sel était tellement lisse qu'on se serait cru sur une autoroute. Les kilomètres filent et défilent en compagnie de Jorn avec qui nous ferons le trajet jusqu'à Uyuni. A 13h, les 80 km sont avalés. Il ne nous restera que 20 km l'après midi pour atteindre notre objectif. Sauf que cette fois, l'autoroute est remplacée par la tôle ondulée et le sable. Ces 20 km seront éprouvant mais quelle bonne surprise en cherchant un hôtel que de tomber sur Sam et Hélène en train de discuter avec un couple de cyclos en tandem ! Le soir, nous nous retrouverons tous au resto devant une bonne pizza bien méritée.

Au total, 911 km en 18 jours avec 300 d'asphalte, le reste de piste. Nous sommes un peu fatigués et prenons donc une semaine pour aller visiter en bus les villes de Sucre et Potosi, avant de revenir à Uyuni pour continuer vers le sud.

Nous étions pressés après ces 2 semaines et demi d'avoir de vos nouvelles, et quel bonheur de lire tous vos commentaires qui nous font encore une fois vraiment plaisir... Merci et à bientôt !
Notre séance photo .... sans trucages... :



10 commentaires:

  1. C'est toujours avec plaisir que nous suivons votre aventure.
    A voir, ALEX, tu as perdu quelques kilos mais vos mines sont bien réjouissantes, ce n'est que du bonheur.
    Dis donc, où as tu trouvé ce superbe bouchon de radiateur? Ne le perds pas.
    Bon courage à tous les 2, car je pense que malgré tout par moment il vous en faut, et aux prochaines nouvelles.
    Joël et Agnès

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  2. Superbes lignes que je viens de lire avec intérêt en me rappelant mon parcours de galère. Je n'aimerai jamais les pistes, sauf celles de danses (je suis prof de blagues n'oubliez pas).
    Bonne idée d'aller faire un tour à Potosi et Sucre !
    Bonne route à vous, bon repos d'abord pendant que je termine mes 3 dernières semaines de périple.
    Hasta pronto amiga y amigo y que vaya bien.
    Je vous embrasse

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  3. Waouh!je viens de regarder toutes vos photos.
    J'en suis encore toute émue tellement elles sont magnifiques.
    Continuez de vivre votre réve tout simplement et laisser nous rèver.
    Des gros gros bisous à vous 2
    Nelly Didier

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  4. d'accord avec Joël et Agnès faut arrêter le régime maintenant car pour maigrir plus faudrait que tu (Alex) perde un os !!!
    les photos et les paysages sont magnifiques, comment se remettre d'un tel voyage avec des étendues aussi vastes et grandioses, le retour chez nous vous paraitra fade !
    on sera là pour vous aider à prolonger votre voyage par vos récits.

    mille bisous
    PS: vos lunettes vous vont bien ...

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  5. Géniales vos photos !!! gros bisous Aline

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  6. Bonjour mes baroudeurs préférés ! C'est toujours instructifs de vous lire, et de vous voir en photo au milieu de tous ces beaux paysages, avec votre sourire, est réjouissant ! Quel voyage !!! Marrantes les photos "non truquées"... Toujours pleins de BISOUSSS, à bientôt sur skype, BISOUSSS de Camille, Papounet et Mamounette.

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  7. yo yo yo !! les volcans, les vues magnifiques, les animaux, isolée du monde et le fameux et le fameux salar d'uyuni enfin !!!
    L'amérique du sud présente tous les paysages et milieu de vie différent!! C'est grandiose !! je suis d'accord avec didier et nellyu vous aurez un grand besoin d'aide pour vous réaclimater à la normandie. Bon courage et continuez.
    Je suis ravie de voir ces photos magnifiques du salar d'uyuni mais je voudrais connaître le temps que vous avez dû mettre à prendre vos photos bien marrantes!!
    Gros bisous à vous !!
    Ps : Ce ne sera plus max le black maintenant !!

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  8. Trop bien les paysages, les animaux etc... c'est géniale tout simplement je profite également à travers vos photos et compte rendu !!! petite question : vous n'avez perdu personne en route ??? (épingle...) Gros bisous vous me manquez !! et pauline j'ai repris la piscine... des cours même !!! je te dépasserais peut être à ton retour ^^ gros bisous

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  9. Coucou tous les deux!!!! J'espère que vous allez bien! C'est vrai que vous avez bonne mine même si quand j'ai vu Alex dans l'eau en maillot, je me suis dit oulala il a perdu du poids!
    Vos photos sont excellentes, vous avez du y passer du temps!!!
    Ca donne envie de voyager tout ca! Je vous embrasse très fort! Continuez de profiter à fond! Soyez prudents! Des énormes bisous à tous les deux!
    ps: si à votre retour, vous vous ennuyez, que vous avez envie d'aventures, je repars à la montagne de décembre à avril donc si l'envie vous en prend, vous êtes les bienvenus!

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    1. Je rectifie... vous êtes les bienvenus en vélo!!!

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