jeudi 24 janvier 2013

La Terre de Feu !

Nous partons de Punta Arenas le 19 janvier pour prendre le bateau avec les petits vélos, direction la Terre de Feu... La traversée, qui a duré environ 2 heures, fut agréable : petites balades sur le pont avec un beau temps.










Pourquoi appelons-nous "Terre de Feu" cette île ? 

Il y a plusieurs versions. D'une part, ce nom aurait été donné au temps de Magellan, le navigateur Européen, qui avait voulu rejoindre les îles aux épices, de l'Espagne, en passant par ici. Les Indiens présents sur la Terre de feu à cette époque auraient allumé des feux le long de la cote, pour montrer le chemin au navigateur... On notera au passage, que ce détroit porte le nom de "Magellan" aujourd'hui...
D'autre part, à une époque, les Indiens ne savaient pas encore fabriquer de maison étanche. Et comme il pleut beaucoup ici, et que leur vêtements n'auraient jamais séchés, ils vivaient nus...Ils s'enduisaient de graisse de phoque et allumaient des feux pour se réchauffer...
L'autre version est que le nom aurait été donné en raison de la couleur de la roche et de la terre vu de la mer : très rouge. 
Laquelle est la bonne ?

Nous posons les pieds sur la Terre de Feu vers midi. Quelques tours de pédales plus loin (!), nous nous arrêtons sur une place, face à une baie, pour grignoter. Le vent ne se fait pas encore trop ressentir. Nous roulons tout l’après-midi. Lors d’une pause, histoire de remettre de la crème solaire, on aperçoit des ailerons ! Ce sont apparemment des dauphins ! Ils doivent être 3 ou 4 ! Nous les observons un moment, puis ils repartent vers le large…
On choisit de camper en face de la mer, au cas où un tel spectacle se reproduirait !


Le lendemain matin, nous reprenons la route, et ce n’est même pas 5 minutes plus tard que la nature nous offre de nouveau un magnifique spectacle : cette fois, 4 dauphins s’en donnent à cœur joie et ne font que de sauter à quelques mètres du rivage !!! GÉNIAL !!!
Leur masse qui retombe dans l’eau laisse une vague d’écume, et c’est d’ailleurs cela qui a alerté nos yeux !
Il fait super beau, et ces dauphins semblent s’amuser ! On pédale le plus vite que l’on peut en les suivant (c’est qu’ils vont vite !) pour admirer le spectacle de plus près. Puis, ils se calment et repartent plus loin.
Nous sommes aux anges ! Notre journée commence bien !
C’est une journée d’environ 75 km qui suivra.
Malgré le soleil, nous restons couverts, car ici, nous sommes sous le trou de la couche d'ozone, et il est possible de prendre un coup de soleil en 7 minutes !



Nous longeons la mer, ça monte et ça descend...

Aujourd'hui, et certainement pour la première fois du voyage, nous manquons d'eau ! Plus une goutte... 
La Terre de feu est quasiment déserte (moins d'un habitant au kilomètre carré...). Ce sont de grandes étendues plus ou moins vallonnées qui s'offrent à nous. Il n'y a que, de temps à autre, des estancias (sorte de ferme chez nous).  Nous en apercevons une. Les hommes sont en train de tondre les moutons afin de vendre par la suite la laine. Ils nous montrent du doigt une maisonnette où nous pourrons avoir de l'eau. Assoiffés par cette chaleur, on file ! C'est un monsieur avec un gros bac d'eau à l'arrière de sa voiture qui nous réapprovisionnera. On apprendra 5 minutes plus tard, que l'eau (de couleur jaunâtre  qu'il nous a donné était celle destinée aux moutons...




Nous faisons un petit détour d'environ 15 kilomètres afin d'aller voir une réserve d'une soixantaine de pingouins rois (différents de ceux de l’île Magdalena) découvert 2 ans plus tôt, par des cyclistes !

Arrivés là-bas, la dame qui surveille le site nous accueille à bras ouverts. Pour commencer, elle nous redonne plein d'eau. Ensuite, elle nous propose de camper ici ! Le parc ferme a 18 heures. Il est 17h45...
- "Mais comme ça, vous pouvez aller voir les pingouins tranquillement tout les deux ce soir au coucher du soleil !"

Chose que nous n'allions évidemment pas rater ! La dame, qui se nomme Cécilia, nous propose même de nous servir du auvent où il y a une table pour manger...(eh oui, cela peut paraître précaire pour certain, mais pour nous, une table et des chaises c'est devenu du luxe!) Nous nous permettons même d'y dormir, nous évitant ainsi de monter la tente une fois de plus !

Puis, nous allons voir ces pingouins rois qui ont une sorte de collier jaune. L'air beaucoup plus fier que leur cousin de l'ile Magallanes, ils restent toute la journée à prendre le soleil et faire quelques plongeons, mais sont beaucoup moins joueurs que les autres.






Quoi rêver de plus ? D'une baleine bien sur ! C'est au coucher du soleil, alors que nous sommes déjà en plein rêve, que le jet énorme d'une baleine jaillit à la surface de l'eau, en arrière plan des pingouins !
Décidément, cette journée fut riche en émotion ! Nous regardons les jets de la baleine s'éloigner de plus en plus...

Puis nous allons nous coucher vers 23h30, une fois que la lumière du jour est enfin partie, avec les bruits bien spécifiques émis par les pingouins... 

Le lendemain matin, alors que nous prenons notre temps, étant donné que le parc est normalement fermé, deux autres couples de cyclotouristes sont à la porte et attendent qu'on leur ouvre... Le gardien présent leur dit d'attendre 11 heures. (il n'est que 8h30 du matin)... Assez rageant pour eux, vu que nous, nous pouvons faire ce que bon nous semble ! On retourne voir les pingouins une dernière fois avant de reprendre la route sous une pluie légère !

Les températures ne sont pas excessivement fraîches, mais sans le soleil, on sent le froid tout de même ! Cécilia nous a conseillé de continuer notre route en coupant la Terre de feu en plein milieu, plutôt que de prendre la route que tout le monde fait... C'est plus joli , selon elle...Oui, mais ça rajoute quand même 100 kilomètres... Connaissant Alex, on sait tous ce qu'il s'est passé le lendemain... En route pour 240 kilomètres, au lieu de 140...



On roule une soixantaine de kilomètres avant de trouver un petit abri dans une propriété privée... Eh oui, on ne s’embête plus... Un coup d'oeil à droite, un coup d'oeil à gauche, et hop, on ouvre la barrière et on se faufile vite fait avec nos vélos (qui laissent des marques énormes) pour aller se mettre à l'abri dans la cabane.



Une fois bien installés dans l'illégalité (!), le soleil revient ! Grrr...

A coté de notre abri, plein d'arbres morts sont tombés, on ne sait pour quelles raisons... Mais dans tous les cas, cela fait un excellent terrain de jeu pour Alexis, qui doit revenir jusqu'à la tente sans toucher par terre car il y a des crocodiles...Eh oui, le voyage à vélo sur du long terme peut avoir des effets secondaires !!!

Le lendemain, le beau temps revient, nous continuons notre route. On retrouve de l'eau dans une estancia. Les gens sont plutôt accueillants ici. On retrouve les hommes à cheval avec leur bonnet typique de l'Argentine et énormément de troupeaux de moutons déplacés d'un champ à un autre grâce au travail minutieux des chiens.

Nous avons aussi la chance de voir beaucoup de guanacos (animal ressemblant à la vigogne vu plus haut dans notre périple), de petits renards, de condors, mais aussi de multiples variétés d'oiseaux dont nous ne connaissons pas le nom...



Sur la route, nous croiserons une ancienne machine pour récupérer de l'or. En effet, au début du 19ème siècle, les chercheurs d'or n'étaient pas rares sur la Terre de feu... C'est une machine qui a été importé d'Angleterre en 1904 et qui aura servi jusqu'en 1910 seulement... Aujourd'hui, elle repose au milieu d'un champ ne servant qu'à la curiosité de quelques touristes passant par là...



Le soir, nous passons par une base des "carabineros de Chile", autrement dit, la police. Il y a une personne apparemment importante qui est là, puisque cette dernière est arrivée en hélicoptère de Punta Arenas...
Le pilote, très sympathique, vient discuter avec nous sur notre voyage. Il nous propose de l'eau et...UN TOUR EN HELICO !!!!


Mais non voyons !!! Le tour en hélico, c'est pas vrai !!! Et puis, pas besoin de ça pour avoir la tête dans les nuages !!!  

Après une petite discussion avec les carabineros, on repart vers un bosquet à 3 kilomètres d'ici, où on plante la tente. Le vent se fait vraiment ressentir ! On nous en avait parlé, mais maintenant, on sait vraiment ce que c'est !

Alex fait encore une révision des vélos. Ce soir, c'est purée/pâtes au menu...Miam miam !




Le 23 janvier, nous quittons notre bosquet pour rejoindre, 10 kilomètres plus loin, la migration Chilienne. On fait tous les papiers et on quitte pour la dernière fois le Chili (ou pas !).
Avant d'arriver à la migration Argentine, il y a une rivière à passer ! (comme si le Chili voulait nous garder avec lui !)

C'est parti, on met nos sandalettes et c'est Alex qui s'y colle...3 allers/retours pour lui contre un pour Pauline... Ça a des avantages d'être une fille quand même ! L'eau est bien fraîche, mais il parait que c'est bon pour la circulation sanguine !


Ouf ! Ça y est ! Nous sommes en Argentine... Cette après-midi là, on va vite car le vent est de notre coté. Pour une fois que nous l'avons dans le dos, on compte bien en profiter ! 75 kilomètres sans trop se fatiguer...

Aujourd'hui, nous sommes enfin arrivé à Rio Grande. Ce matin, ce n'est pas un bouchon de voitures qui nous a ralenti, mais un bouchon de moutons ! Et oui ! Un troupeau énorme ! Bonne rigolade avec le klaxon d'Alexis qui les faisaient courir tous dans le même sens...On comprend mieux l'expression "mouton de panurge"...

A part cela, petit problème avec notre billet d'avion car la réservation sur internet n'a pas fonctionné...Nous recommençons donc aujourd'hui, mais nous devrions garder la même date de retour.

Voilà pour les petites nouvelles ! Nous ne sommes plus qu'à quelques kilomètres "del fin del viaje" ou de la fin du voyage.



Nous allons nous arrêter à Tolhuin, où il y a une casa de ciclistas (comme à la Paz). Ce qui devrait être sympa puisque nous allons croiser des cyclos qui terminent leur périple comme nous, mais aussi qui commencent !!!

A bientôt !

6 commentaires:

  1. sur la dernière photo je vois qu'Alex s'entraine en souplesse pour le concours !!! ou c'est peut être un autre effet secondaire des longs voyages. A ce sujet l'histoire ne dit pas si il a atteint la tente sans se faire dévorer par les crocos.

    profitez bien des derniers moments et surtout pauline des derniers kilomètres (je me doute que ça va te manquer) t'inquiètes on fera des sorties vélos en famille ...

    bizou

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  2. Quelle journée, mais quelle journée riche !
    Je vous envie souvent de terminer votre périple d'une telle façon. Chapeau !
    Après Pauline le Dauphine et Alexis le Dauphin, vous serez le couple royal à votre arrivée à Ushuaia, à moins que ce ne soit le couple "Empereur".
    Suerte Amigos y hasta pronto por el fin del viaje.
    Je vous embrasse

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  3. Snif, Ca sent la fin. Vous avez raison de faire durer ces moments en prenant votre temps pour rejoindre Ushuaia. J'imagine le plaisir que va prendre Pauline a descendre vers Ushuaia...

    En tout cas, je suis content pour vous que vous ayez ete recompense de vos efforts en voyant tous ces animaux et sous une meteo clemente. Une belle fin de voyage.

    A+ et lachez vous sur les croissants a Tolhuin...

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  4. Ola amigos!!!
    Je rassure Pauline, Samy faisait des jeux comme ça aussi mais le pire c'est que c'était pas forcément que pendant le voyage mais que ça continue aussi en France!!! aie, aie que faire?
    Alex, pour le coup de la rivière t'es toujours aussi galant mais peut-être que t'as pas trop eu le choix en fait...
    On pense bien à vous, à bientôt, très bientôt... bizzzz

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  5. bravo a tout les deux vous nous faite rèver avec les photos et les rècits dePAULINE et continuè jusqu'a USHUIAS a nous faire partager vos images et les commentaires bon courage,vous etes bientot au bout bisous JEAN ISABELLE

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  6. Encore une journée mémorable, riches en anecdotes..., et en rencontres ; Profitez encore. Bisousss de Mamounette.

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