Une superbe rencontre !

Plein de choses à vous raconter !

Tout d’abord, notre petite excursion à Pucallpa. De Huanuco, nous avons pris un bus de nuit direction Pucallpa afin de visiter cette ville (sans nos vélos cette fois). Nous quittons un climat plutôt frais pour trouver une chaleur écrasante, celle de la Selva (foret amazonienne). Nous n’irons pas faire de grosse excursion dans la jungle cette fois car il nous manque un médicament contre le paludisme, qui est présent dans cette zone. 
Nous visitons tout de même la "laguna Yarinacocha", à l’aide d’un petit bateau et d’un guide intéressant. Il nous emmène de l’autre côté de la rive et nous nous arrêtons pour découvrir un petite réserve tenue par les gens d’ici. Nous y verrons des animaux typiques de la selva comme les singes, les perroquets, les boas constricteurs et autres animaux aux noms compliqués !

Nous visitons aussi le marché, la place des armes bien sûr, et le port, où l’ambiance était … spéciale : beaucoup d’hommes travaillant sur des moteurs, des soudeurs, plein de moto-taxis, des chiens moches partout, et pour finir, une femme en tenue vestimentaire adaptée au temps dansant au milieu d’une bande d’homme et de bières…  (Ambiance portuaire !)

Bref, de retour à Huanuco, et après une bonne tourista pour nous deux, nous reprenons la route vers Huancayo. La route monte légèrement, mais on sait que ce qui nous attend est pire… Sur la route, alors que nous étions en train d’acheter de l’eau et de parler avec des enfants, très curieux de notre passage, un autre cyclotouriste arrive ! C’est un Irlandais, en voyage depuis un an depuis l’Alaska…ça calme ! (eh oui, nous, nous avons commencé de Guayaquil…les fainéants !). Bref, on discute quelques minutes avant qu’il ne remonte sur son vélo et nous mette plusieurs kilomètres dans la vue !

Le mardi 3 Juillet, alors que nous sommes en train de monter la côte  qui nous mènera au « Cerro de Pasco » (4330m), un pick-up s’arrête… Un homme très sympathique ouvre sa fenêtre et nous demande où on va. Il nous propose gentiment de nous emmener jusqu’à Huancayo !!! (ville où nous avions prévu d’arriver d’ici 10 jours…) Nous acceptons bien sûr !!! ( sinon le vélo de Pauline aurait fini tôt ou tard dans le ravin !!!)

Cet homme s’appelle Raùl (prononcez Raoul), il vit à Pucallpa (coïncidence ?), et vend des machines de chantier Japonaise…Mais pas des petites machines ! (de l’ordre de 7 millions de dollars la machine…) Il doit se déplacer souvent pour son travail. Ce n’est pas la première fois qu’il rencontre des touristes et qu’il donne un petit coup de pouce … (enfin gros coup de pouce en ce qui nous concerne !)

Sur la route, on s’arrête pour déjeuner. Il nous invite à goûter le « Pachamanca » : un plat à base de viande avec des patates et tubercules d’ici, cuit à même la pierre (les pierres, chauffées à blanc, et la viande sont intercalés en étage et le tout cuit durant plusieurs heures) . C’est très bon, mais il ne faut pas faire attention aux habitants dans les patates et à l’hygiène de la préparation de ce plat !

En fin d’après midi, nous arrivons à Huancayo. Raùl nous aide à trouver un hôtel puis nous propose d’aller manger un morceau le soir même avec lui. Nous le retrouvons donc quelques heures plus tard et nous mangeons une pizza dans une grand centre commercial avant d’aller voir notre premier film en espagnol au cinéma : « La era de hielo 4 » (l’âge de glace 4 ! oui oui, on sait ce n’est pas vraiment un film et les paroles ne sont pas si compliqués ! mais nous sommes content de cette expérience ! Et surtout : allez le voir, c’est génial !!!).

Nous pensions que Raùl repartait le lendemain pour son travail. Au final, il nous propose de nous faire visiter la ville (après ses différentes réunions), et de nous emmener à Ayacucho le surlendemain car il doit s’y rendre également pour les affaires ! Nous hésitons un peu car nous ne voulons pas profiter de sa gentillesse. Nous finissons par accepter son invitation...

                                                                         Huancayo

Le jeudi 5, nous reprenons la route avec lui. Il nous raconte plein de choses intéressantes, notamment sur le terrorisme péruvien (le sentier lumineux) qui sévit dans les années 80 et dont la naissance a eu lieu à Ayacucho.

Un peu d'histoire (contemporaine cette fois...) :

Le sentier lumineux est une organisation orchestrée par un certain Abimael Guzman, un ancien professeur de philosophie, à partir de 1970. Il vise un communisme planétaire avec le Pérou comme centre de la révolution. Ses fidèles sont engagés dans cette armée de manière absolue et sont prêts à mourir pour leur chef. Ce fut un des mouvement terroriste les plus violent au monde qui se stoppa par l'arrestation de Guzman en 1999.
Les attentats sont nombreux et la répression est énorme. Beaucoup de péruviens (surtout dans la sierra), ont été tué (quand ils n’ont pas été torturés) soit par le groupe terroriste quand les habitants ne sont pas d'accord avec leur idées soit par l'armée parano qui cherche à amener une situation de guerre civile pour prendre le pouvoir.
En chiffres, les 5000 combattants du sentier lumineux tenaient en échec une armée de 120000 hommes. Plus de 70000 personnes souvent innocentes sont mortes ou disparues mystérieusement  Pas plus tard que la semaine dernière, une fosse commune a été retrouvée dans la région.  

Il nous a également parlé d’un autre groupe armé, le MRTA : Mouvement Révolutionnaire Tùpac Amaru, d’obédience guévariste (en résumé les héritiers du Che). Alors que le sentier lumineux tirait sur tout ce qui bouge, le MRTA évitait des vies innocentes malgré des exécutions sommaires et des prises d'otages …

Aujourd’hui, quelques hommes se réclamant du sentier lumineux ont fait alliance avec les narcotraficants du sud du pays. Ils arrivent encore à réaliser quelques attentats contre l'armée de temps à autres (le dernier remonte a un mois contre un hélicoptère de l'armée).
Le Pérou est le premier producteur mondial de cocaïne, devant la Colombie et la Bolivie.

Retour au voyage :

Sur la route, nous passons par des paysages magnifiques défilant bien plus vite qu'à vélo. Nous retrouvons des montagnes enneigées (à plus de 4800 m), des lacs d'altitude aux couleurs à faire pâlir la Martinique, des Vizcatchas, etc. On fera même une bataille de neige !

Minéraux qui sortent de la terre

Le soir, alors que nous pensions chercher un autre hôtel à Ayacucho, Raùl nous propose l'appartement d’un de ses ami cuisto !

Nous rencontrons donc Mario, chef cuisinier dans un très bon restaurant d’Ayacucho. Nous passons la soirée tous les quatre, goûtons aux délices préparés par Mario et allons chez ce dernier, passer la nuit ! (là encore, avec insistance de leur part et hésitation de la nôtre !)

Le vendredi 6, Mario nous emmène dès le matin au marché du coin, manger un « caldo de gallina » : c’est une soupe avec des pâtes, épices d’ici, et une bonne cuisse de poulet ! Oui ! Dès le matin, cela peut paraître bizarre, mais c’est leur habitude ! On traverse les stands où la viande est étalée ici et là, en face des beaux textiles fait à la main, ou encore des fromages.

Mario et Raùl sont deux amis vraiment surprenants. Ils travaillent, mais malgré cela, ils prennent le temps de faire découvrir à deux gringos leur pays. Qui ferait ça chez nous ?! Comme ils disent : « nous voulons que vous repartiez avec un bon souvenir de notre pays ! » En effet, il y a de forts risques que ça arrive !

Ce soir là, avant de retourner manger dans le délicieux restaurant de Mario, nous assistons à une fête dans la ville où nous découvrons plusieurs danses folkloriques. Les costumes étaient magnifiques et les danses rythmées. Evidemment, ce soir là, pas d'appareil photo sur nous alors que nous le prenons presque toujours...

Un peu plus tard, nous rejoignons Mario et Raùl pour manger et nous allons dans un bar.

L'ambiance est au beau fixe, et nous décidons de sortir en discothèque. On regoûte aux excellents cocktails à base de Pisco (alcool national dont les Péruviens sont très fiers). Un verre, puis deux, puis trois, et nous sommes les rois de la salsa ! ou presque ...

Nous passons une excellente soirée et rentrons vers 7 heures du matin alors que les gens dans la rue commençaient leur journée. Les gars nous propose un "caldo de gallina"...nous déclinons gentiment l'invitation !

Dans la journée, nous retrouvons Raùl qui veut nous emmener chez un de ses amis, qui se nomme Pavel.

Ce dernier travail à Ayacucho, mais vit normalement à Ica (ville sur la côte). En arrivant chez lui, il nous montre comment préparer un "Picso Sour". Evidemment, nous le dégustons aussitôt fait . RICO ! (délicieux).

Puis, ils nous proposent de nous emmener dans la ville d'Ica, car " il y a plein de choses à faire là-bas!". La ville se trouve à 4 heures d'ici en voiture. Dans la folie de cette semaine, nous acceptons ! Et c'est parti pour Ica avec Raul et Pavel ! On dit au revoir à Mario et prenons la route avec les vélos à l'arrière du pick-up.

L'altitude et les virages nous rendent un peu malade à l'arrière de la voiture. On s'arrête dans un petit village où Raùl nous fait goûter la feuille de coca. C'est vraiment efficace contre le mal d'altitude !

Arrivée à Ica, nous allons dans un hôtel 3 étoiles ; celui du père de Pavel. (on commence à baliser car nous n'avons pas trop les moyens de nous payer un hôtel de ce type...). On explique à Pavel notre embarras : "No problem".

On se retrouve alors dans cet hôtel avec un grand lit, des vraies serviettes qui sentent bon, de l'eau chaude, la télé avec le cable (on peu même regarder le Tour de France et en français en plus!!!), et surtout une piscine, pour l'équivalent de 20 euros!

Waouhh !! mais qu'est-ce-qui nous arrive???!!!

Le lendemain, la journée de fou commence à 7 heures !

Pavel veut nous emmener visiter le prochain hôtel de son père (cinq étoiles cette fois ! ). L'hôtel est alors en construction mais il donne déjà envie d'y séjourner ! Nous rencontrons différentes personnes, dont Manuel. Ce dernier nous invite à venir déguster son propre vin. La ville d'Ica, capitale viticole du pays, est réputée pour la production de son vin (le Pérou exporte d'ailleurs ce dernier).

Vin excellent ! Ensuite, nous retrouvons le père de Pavel, sa belle-mère et allons chez des amis à eux (un Russe et une Hongroise vivant ici depuis plus de 20 ans).

On entre dans une grande maison, où nous découvrons une grande pièce avec des meubles en bois magnifique...Une deuxième grande pièce, puis une troisième...Un grand couloir pour arriver au jardin avec piscine...

MAIS OU SOMMES NOUS ???!!! 

Les gens, très accueillant, sont heureux de nous faire découvrir le chien péruvien "sin pelos", qui veut dire sans poils... (pour eux, le plus beau chien du monde, pour nous sans doute le plus moche ! les goûts et les couleurs...) 

Petite histoire : le président Obama a reçu en cadeau un chien péruvien car sa fille est allergique aux poils ...! Pas bête !

                                                                            "Milli" !...

Puis, on nous propose un apéritif : PISCO bien sur ! Et un, deux, puis trois...Puis du vin ...

"Arriba, Abajo, Al centro, dentro...." qui veut dire "En haut, en bas, au centre, et dedans ..." !

Les verres défilent et les pichets se vident... L'ambiance est festive !

On va visiter au fond du jardin, une distillerie artisanale. On goutera aussi à la "Pecana", qui ressemble à la noix de Pécan.

Plus tard, nous allons au restaurant.

Nous allons ensuite visiter une hacienda (lieu où est fabriqué le Pisco par distillation du vin).

Et c'est reparti pour des dégustations de Pisco sous toutes ses formes !

Nous retournons ensuite à l'hôtel ! OUF ! Quelle journée !!!

Aujourd'hui, nous sommes allés dans la réserve nationale de Paracas. Nous retrouvons l'océan Pacifique ! Nous sommes entourés de dunes de sable. L'eau est froide mais on s'y baignera quand même avec Pavel et Raul. Journée plus reposante qu'hier !

Après avoir enterré Raùl dans le sable et lui avoir mis des "mui-mui" (sorte de petites crevettes d'ici) dessus, nous allons manger tout les quatre au restaurant pour la dernière fois...

Cette fois, nous nous quittons, Raùl doit retourner à Ayacucho pour son travail ainsi que Pavel. L’aurevoir est un peu difficile car nous nous considérons, après cette semaine passée ensemble, comme des amis.

Nous avons vraiment apprécié cette semaine avec tous ces gens ayant le coeur sur la main et la joie de vivre. Nous ne remercierons jamais assez Raùl pour tout ce qu'il nous a fait découvrir et pour tout ce qu'il a fait pour nous ! C'est vraiment une personne exceptionnelle !

MUCHISSIMAS GRACIAS RAUL !!!